Voyage Éternel
Emmène-moi loin d'ici...
Dans un univers où la quiétude
N'a plus le prix des germes
D'une chimère et où
Les caligineux fils de la Pythie
Ne se prendront plus en ma roue.
Emmène-moi sur des rives sablées
Que je puisse effruiter l'escarbille
De mes songes calcinés nichant
Dans la turbide mer rejetée
Où fulmine l'inexorable essart.
Nous ne sommes qu'âmes hiémales,
Obviant aux fléaux d'une translucide contrée.
Nous cherchons les cariatides illuminées
Pour supporter nos peines, les maillons
De la panne obscure emprisonnant
La résilience de nos aspirations maudites.
Hélas, en vain... L'abdication
En fièvre sous ta nitescence
Smaragdine déploie ses solents
Sur nos blessures à vif.
Prends ma main et laisse ton guide
Effleurer comme il entend,
Avancer comme il aime.
N'oublie pas la caresse du jour
Et le vespéral parfum de la vie.
Je suis aveugle du monde entier
Et clairvoyante de ton firmament.
Mon feu, pour le Roi, est immarcescible,
Telle l'éternité otage de nos aspérités.