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 Rencontre entre Musset & Lamartine.

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Alfred de Musset

Alfred de Musset


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MessageSujet: Rencontre entre Musset & Lamartine.   Rencontre entre Musset & Lamartine. EmptyMar 4 Aoû - 2:53

Une douce nuit avec un ciel dégagé avait été annoncé pour ce soir. C'était un cadre idéal pour écrire, car la nuit est une source d'inspiration sans limite. Mais cependant, mal grès ceci, Musset n'eut pas l'envie de prendre sa plume pour écrire. L'envie n'était pas là, tout simplement. Aujourd'hui, il avait perdu toute motivation pour s'abandonner à son activité préférée. La raison paraîtrait simpliste chez diverses personnes, mais elle fut dévastatrice pour l'écrivain. Une fois de plus, une dispute avait éclaté entre lui et sa bien aimée. Et une fois de plus, cette dernière eu prit rapidement ses jambes à son cou pour fuir la capital et prendre de la distance. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Au contraire, c'était très courant entre eux deux, et Musset y était :presque: habitué. Tellement qu'à chaque fois, il tentait de la retenir en essayant de la séquestrer dans une pièce pour plusieurs jours. Ça n'avait fonctionné qu'une fois. Ce fut d'ailleurs sa première et dernière réussite, car George Sand avait toujours un coup d'avance sur son "mari" maintenant. Mais elle reviendra, comme à chaque fois. Ou Musset s'excusera en lui écrivant un poème ou une chanson. Néanmoins cela n’exclurait jamais le fait qu'il en souffrait de ces disputes très fréquentes. Il aimait cette femme comme un poète aime l'écriture. Ça lui était vital, il ne pouvait guère vivre sans elle, bien qu'il en souffre beaucoup.

La tête remplie d'idées noires, et le coeur meurtri par mille et une souffrances, il déambulait dans les rues de la capital. Ses pas le menèrent un peu partout. Tantôt sur la route où quelques calèches bien rare passèrent, puis dans une ou deux ruelles malfamées. Il aurait continué sa petite ballade nocturne ainsi, mais une petite voix maline s'était invitée dans sa tête pour l'inciter à se rendre dans le bar le plus proche et consommer un petit quelque chose qui le ferait se sentir mieux. Même si avec toute la volonté il aurait pour essayer de résister, il n'aurait guère pu. En deux trois temps mouvement, il avait trouvé le chemin menant à un petit cabaret. C'était un cabaret aux allures de bordel, mais fort sympathique. Rien de bien luxueuse, or il y avait tout ce dont Musset avait besoin : des filles pour passer du bon temps, et de l'alcool pour oublier tous les soucis. Ce n'était surement pas la meilleure chose à faire pour quelqu'un aimant déjà une femme de tout son coeur, mais il n'y pouvait rien. C'était plus fort que lui, car c'est un grand adepte de ce genre d'endroit.

En arrivant, il avait fait le choix de prendre une petite table dans le fond pour ne pas trop se mêler aux autres clients. Il préférait rester seul dans son malheur et sa tristesse, et attendre que cela passe comme toujours. Quelques temps après que l'écrivain eut pris sa commande, une ravissante jeune demoiselle lui avait apporté une bouteille de bière et une autre de cognac. L'absinthe était un rupture de stock, ce qui l'avait chagriné. Mais une belle femme allait lui tenir compagnie toute la soirée en compensation. Ce n'était pas de refus. C'est ainsi qu'il commença à enchaîner les verres d'alcool. D'abord un. Puis deux. Et enfin trois. C'est à ce moment qu'il ressentit les premières bouffées de chaleur. Il n'était pas totalement ivre. Musset commençait tout juste à ressentir les effets de sa drogue, c'est tout. Mais tandis qu'il était en pleine plénitude, un invité surprise s'invita.

Quand cela se produisit, Alfred avait la serveuse sur ses genoux, et sa tête reposait sur sa poitrine à moitié nu dont il respirait l'odeur à plein poumons. Ses cheveux étaient caressés par les longs doigts de la femme. C'était apaisant, reposant. Il aurait même pu s'endormir ainsi ! Mais un rire dans son dos que lui seul entendit le troubla. S'étant redressé d'un bon et lâchant son verre qui s'écrasa au sol en mille morceaux, il tourna sa tête pour regarder par dessus son épaule. Là, un homme vêtu de noir de la tête aux pieds souriait au malheureux. Cette personne hantait les cauchemars de Musset, le traquait bien souvent sans relâche la journée pour lui rappeler sa véritable identité. Cela durait depuis sa plus tendre enfance. Il s'agissait d'un homme lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, de son double, de son frère jumeau, ou tout simplement de lui même. Et Musset était le seul à pouvoir le voir.

Quand il fut apte à réagir, il repoussa sa dame assise sur lui sans grande douceur pour se relever. Sans quitter son hallucination des yeux, il fouilla dans sa poche pour trouver quelques pièces qu'il posa sur la table.

<< Il faut.. Il faut que je m'en aille. Toutes mes excuses.>>

Prenant ses deux bouteilles d'alcool sous le bras, il sortit en hâte du bâtiment. Sans se retourner une seule fois, l'écrivain se mit à courir sans vraiment savoir où il mettait les pieds exactement. Mais après quelques minutes de course folle, ses jambes se dérobèrent sous lui et il se laissa tomber à genoux. L'alcool ne l'aidait pas vraiment à avancer droit.. Son coeur battait maintenant la chamade, et son ventre s'était noué sous la peur. Pendant un instant, il crut qu'il avait réussi à semer son poursuivant. Mais ce fut bien naïf de sa part de penser cela, car devant lui une silhouette noire se détacha sous la clarté de la lune pleine. Sans réfléchir, Alfred jeta l'une de ses bouteilles devant lui. Mais elle traversa le corps non existant, avant de finir sa course contre le bitume et d'exploser. Son précieux alcool, perdu à jamais.. Au moins il lui restait une bouteille qu'il ne gaspillera pas cette fois.

Son autre lui, représentant également la solitude, s’avança de nouveau vers lui. Musset n'avait pas la force nécessaire pour se relever et repartir pour fuir.

<< Ne m'approche pas.. Pourquoi me tourmentes-tu ? Je.. Je.. >>

Petit à petit, il se laissa glisser contre le sol pour s'y allonger et se recroqueviller sur le même. Yeux clos, et bouteille contre lui, il priait intérieurement pour que tout cesse.

<< Je sais que je suis seul.. Alors s'il te plait, .. disparaît. >> Gémit-il

Et sa demande fut exaucé. L'homme vêtu de noir disparu, comme un claquement de doigt. Mais Alfred resta contre le sol pendant encore un peu de temps. Il voulait profiter du bitume froid contre sa joue, et du petit vent le rafraîchissant. Cependant il finit par se relever pour venir s'accouder à la rambarde du pont et observer la Seine. Les yeux remplient de larmes, il les sécha d'un revers du bras pour éviter qu'elles ne coulent. Puis portant la bouteille entre ses lèvres, il but à grandes gorgées la bière encore fraîche.
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Alphonse De Lamartine

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MessageSujet: Re: Rencontre entre Musset & Lamartine.   Rencontre entre Musset & Lamartine. EmptyMar 4 Aoû - 5:02








Errance





    Les échos parisiens, les mugissements des vendeurs, les éclats de colère des clients, tous ces rugissements urbains, telle la bruyante respiration d’un Paris plein de vigueur, me réveillèrent sans douceur ni tendresse. Loin d’un baiser ou d’un quelconque murmure enjôleur prononcé par une douce créature raffinée,  les clameurs de la ville pénétrèrent mes oreilles, chassant mes fugaces inspirations matinales. Malgré ma volonté de quitter le Macon natale pour la capitale, bien plus intéressante pour un poète, je devais avouer qu’en ces espèces d’instants où je médisais le chaos urbain, je songeais à une thébaïde tranquille. Un Eden fait de verts pâturages et de cours d’eau inspirant, où les moindres gouttes de pluie tomberaient avec harmonie, dans un son si doux qu’un contact avec l’herbe provoquerait des sifflements subtils.

    Bien vite cependant, je revenais à la réalité, et quelle réalité ! J’étais tout de même à Paris, entouré des meilleurs esprits littéraires que je pouvais espérer côtoyer. Un sourire naquit sur mes lèvres tandis que je quittais mon lit pour aller à la fenêtre. De là, je jetai un coup d’œil curieux à la rue que je dominais depuis ma chambre. Elle était remplie, pleine, et semblait étroite tant les gens étaient serrés, et ce, alors qu’elle faisait plus office d'avenue que de rue. Relâchant de mon implacable surveillance la veine parisienne, j’attrapai alors ma montre à gousset. Mes doigts caressèrent un instant le fil d’or tressé qui portait la montre avant de tirer, libérant le cœur de l’objet de ma veste. J’ouvrai alors cette dernière, la nuit approchait déjà. Voilà pourquoi la rue était bondée, les gens rentraient chez eux après une journée de labeur. Mes pensées, mes idées se remettaient ainsi en place, j’avais dormi toute la journée entière durant. Je laissais mes paupières se refermer, tentant ainsi de me remémorer ce que j’avais bien pu faire la nuit dernière… Aucun souvenir, aucune trace de ma glorieuse nuit… Des brides, des images troubles, voilà tout ce qui me restait de ma soirée. Légèrement ennuyé, j’allai faire ma toilette avant de me vêtir, une chemise, une veste, un pantalon en toile, rien de bien distingué en soit. Et ce fut lorsque l’astre ignée commençait son inexorable chute, laissant place à sa jumelle pâle, que je fermais la porte de ma chambre. Depuis deux jours, je logeais dans un hôtel assez simple et rustique. Mes sœurs, si elles l’apprenaient par mégarde, s’indigneraient de me savoir dans une simple chambre avec un lit, une salle de bain et un petit bureau. Elles diraient qu’un noble comme n’avait pas à vivre dans de tels conditions, que je valais mieux que ça, qu’un noble, fils de seigneur ne pouvait se permettre de présenter une telle image. Je connaissais leurs interminables sermons à ce sujet. Mais depuis quelques temps, j’aimais à vagabonder entre les murs de la capitale, prenant nuitées dans les chaleureuses bâtisses qui voulait bien de moi contre quelques sous. A vrai dire, je ne connaissais pas encore la capitale sur le bout des doigts, et c’était un plaisir toujours renouvelé que de me perdre dans les sinueuses allées et ruelles de la belle capitale.

    Ayant pris un temps conséquent pour me préparer, je pouvais librement déambuler dans les rues pavées, désormais foulées par quelques couples en quête de restaurant, de saoulards cherchant un énième alcool à absorber et en cela je les comprenais. Moi-même, j’espérais trouver une petite taverne pour m’accueillir, un modeste établissement qui pourrait me ravir avec des breuvages aussi subtils que grossier. Ainsi, tel un fou, je sillonnais la ville d’un pas léger, souriant à tout va, m’enivrant des subtils fragrances tantôt infecte tantôt divine. Finalement, je trouvai mon bonheur non pas dans un cabaret ou dans un de ses bars aux airs de Moulin Rouge, débordant de démones aux courbes callipyges, armées d’iris affriolants. Non, en définitive, mon choix se porta sur une simple échoppe qui vendait tout ce dont un homme n’avait pas besoin. Bien que si un soir, la nécessité d’avoir sans attendre une loupe se faisait ressentir, j’aurais la solution. Il y avait cependant ici quelques nectars qui attirèrent mon attention, et dont le vendeur vantait les mérites à qui voulait l’écouter. Et bien que je ne croyais nullement à ses affabulations qui présentaient ses boissons comme des clés pour des mondes nouveaux et éthérées, je me laissai tenter. J’achetais ainsi une bouteille dont l’étiquette était à mon goût plus attirante que les autres et l’affaire fut réglée.

    Après quelques instants, mes lèvres caressèrent le cou de l’hyaline bouteille. C’était un goût qui était à la fois nouveau et familier, j’avais comme l’impression de boire une tisane aux fleurs du pays, ou encore un élixir que ma mère me préparait jadis quand j’étais malade. Le vendeur m’avait confié dans un murmure qu’il avait récupéré ça chez les voisins de notre belle patrie, la Prusse. Après quelques gorgées, je décidai que la recette de cette potion ne m’intéressait plus, la boisson était bonne, c’était ce qui comptait.Bien que j’aimais à retarder mon plaisir pour le rendre plus intense, il arrivait souvent, comme à cet instant, que les bonnes choses aient une fin. J’avais trainé les pieds dans rues et boulevards, m’émerveillant devant les danseuses, les lumières éblouissantes des cabarets qui jonchaient ma route et finalement, mon périple s’achevait au bord de la Seine. Là, tel un ivrogne en pleine folie, j’expédiai dans les flots ma bouteille vide qui se fit avaler par les eaux dans un silence calme et paisible. Si j’avais eu une lettre d’amour sans l’aurais-je glissé dans la bouteille dans l’espoir qu’une femme la récupère et capture mon cœur pour un soir. Mais non, je n’avais pas de lettre, car je n’avais pas écrit. Rien, depuis quelques jours déjà, je n’avais pas écrit. Pourquoi ? Je l’ignorais. Lorsque j’étais lucide, en pleine possession de mes moyens, j’avais des explications sans doute rationnelles, mais le liquide du démon avait son ouvrage et des doutes naissaient en moi. Pourquoi n’écrivais-je pas ? Pourquoi m’amusais-je ainsi à errer sans but dans une ville qui m’offrait pourtant tout ce dont j’avais toujours rêvé ?

    Tandis que ces sinistres pensés commençaient à me tourmenter, un son aigu frappa mes tympans, un son strident, un son… réel… Émergeant ainsi de mes sombres réflexions, je plissai les yeux et regardait aux alentours, là-bas, à quelques mètres, un homme avait lancé une bouteille au sol. D’expérience, je savais que dans ce genre de conflit, le sol était rarement le coupable ayant provoqué. L’homme était-il ivre ? Sans doute à en juger par son comportement. En effet, ce dernier finit par se recroqueviller au sol avant de se relever pour se diriger vers la rambarde. Craignant dans un premier temps qu’il ne se jette dans la Seine, je me précipitai vers lui tant bien que mal, mais je me rassurai en le voyant simplement s’accouder à la rambarde. Je m’apprêtais alors à rebrousser chemin lorsque des images se faufilèrent dans mon esprit. Si je partais maintenant, retournant à ma perverse solitude, sans doute finirais-je comme le pitoyable qui buvait à présent. Je soupirai lentement, je n’avais eu aucune compagnie ce soir et même s’il n’avait pas les atouts majestueux d’une demoiselle de compagnie, je décidai de lui laisser une chance. Je le rejoignis donc avant d’entamer la conversation.

     
    « Hmm.. De ce que je vois, vous n’êtes pas le plus heureux ni le mieux accompagné des hommes. Moi-même, je suis quelque peu seul ce cette nuit froide, peut être pourrions-nous nous tenir compagnie mutuellement. Mon esprit ne veut plus de moi, je l’ai trop sollicité ce soir. »

    Je me mis alors à côté de lui, m’adossant à la rambarde pour admirer un mur de marbre blanc qui me faisait face. J’attrapai ensuite ma montre, il n’était que vingt-trois heure.


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