Quel drôle de nom ... Je suis là, planté devant cette entrée et ce mot dont j'ignore le réel sens.

"N'est-ce pas un lieu où on inhume les défunts ?" Voilà que je me parle à moi-même... "Et bien... Je n'ai qu'à entrer, peut-être que cela ravivera la flamme de l'artiste qui brûle en moi..." .
J'entre. Je tombe devant une salle, une entrée ? Tout ce qui a de plus banal. Je continue mon chemin et arrive devant une carrière de pierre, sûrement du calcaire ! Il y a différents tunnels, mais tous sont bloqués par des grilles, je suis contraint de descendre la légère pente qui s'offre à moi. Je pénètre dans une troisième salle.
"Dieu du ciel, combien de mètre ai-je parcourus ou même descendus ?"  


Devant moi, comme une évidence, git des sculptures fortement abîmées. Probablement le temps, bien que celui-ci reste un mystère pour les hommes, il abîme apparemment des œuvres d'une beauté incroyable. Je reconnais le fort du Port-Mahon, dont j'avais aperçue les croquis dans je ne sais quel endroit. Je ne m'attarde pas trop au milieu de ces débris. Je savais que j'étais là pour une chose précise, il me fallait trouver quoi.
Je tends l'oreille... " De l'eau ? Sous terre ? ". J'avance à mesure que l'eau me guide, je descends un escalier jusqu'à atterrir les deux pieds dans l'eau ! Grand Dieu ! Je suis trempé... Les dernières marches sont immergées dans cette eau. La clarté de l'eau m'a trompée ! Chiffonné par la présence d'eau dans mes modestes godasse, je trouve un passage qui m’emmène dans une dernière salle. J'aurai pu continuer, mais c'est là que mon chemin s'arrête, mon coeur se met à battre, cette chose, cette lumière dans mon coeur... La passion se remet à brûler à la vue de ce que j'ai devant moi.

<< Arrête ! C'est ici l'empire de la mort. >>

Derrière cet écriteau gisent de nombreux ossements... Mon cœur bat de plus en plus fort. Je passe la porte métallique sur laquelle est placé l'avertissement. Des crânes. Des crânes m'entouraient !
Soudain, une ombre passe, je la vois. Me retourner et ... plus rien. Après quelques minutes d'observation, j'entends murmurer mon nom.
" Vincent... ". Un frisson me parcoure le dos. Je profite de cette ambiance macabre pour poser mon chevalet d'extérieur et je prépare mes huiles. Des couleurs sombres, un camaïeu de marron. De gris anthracite, du gris de lin. L'inspiration parcours mon corps. Je peints. Je ne m'arrête pas. La voix dans ma tête continue, joue avec ma folie. J'en viens à sentir de la fumée de cigarette, comme si une personne était à mes côtés pour observer ma création. Mon tableau terminé, la voix se tue. Je recule, d'au moins un bon mètre pour observer ma nouvelle création.